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ARC : une illusion de rébellion contre le WEF ?

Dernière mise à jour : 5 mars

Un article de Michelle Cailler, Présidente du Mouvement Fédératif Romand.


Dans le grand théâtre de l'économie mondiale, où les puissants s'affrontent sur la scène du Forum Économique Mondial (WEF), une nouvelle troupe fait son apparition : l'Alliance pour une Citoyenneté Responsable (ARC Alliance for Responsible Citizenship)


Ce rassemblement, qui a eu lieu à Londres du 17 au 19 février 2025, se présente comme une réponse audacieuse aux discours dominants du WEF. Mais derrière le vernis de l'optimisme et des valeurs traditionnelles, une question demeure : l'ARC est-elle vraiment une alternative, ou simplement une nouvelle façade pour des idées déjà bien ancrées ?



La promesse d'une « histoire meilleure »

Cofondée par le controversé psychologue canadien JordanPeterson, la Baronne anti-woke Philippa Stroud et le milliardaire Sir Paul Marshall, l'ARC aspire à raconter une "meilleure histoire". Elle se fait l’écho de l'idéal de la responsabilité citoyenne et des valeurs traditionnelles, promettant une voie pleine d'espoir et d'unité. Mais cette promesse scintillante cache-t-elle des vérités plus sombres ? Les 4 000 participants (tous issus de milieux privilégiés - le billet coute 1814 CHF quand même) attirés par des thématiques comme la famille, la liberté d'expression et le libre-échange, ont-ils vraiment trouvé un espace de débat ou seulement une résonance à leurs propres idées ?


Au cœur de la conférence se trouvaient des figures controversées, comme l’écrivain britannique Douglas Murray et le parlementaire européen Nigel Farage, qui, malgré leur réputation incendiaire, ont évité le feu des provocations directes. Les discussions, animées mais toujours courtoises, ont semblé faire l'impasse sur des sujets brûlants tels que la crise COVID et ses conséquences, les enjeux de santé, l’identité numérique, la disparition progressive du cash ou encore la pédo-criminalité. Cette autocensure soulève des interrogations : l'ARC choisit-elle délibérément de rester dans le flou pour ne pas froisser les puissants qui la soutiennent ?


Magatte Wade, entrepreneur, conférencière et militante sénégalaise pour un retour à la souveraineté africaine
Magatte Wade, entrepreneur, conférencière et militante sénégalaise pour un retour à la souveraineté africaine

Une vision limitée

L’approche de l’ARC, associée à une forte orientation judéo-chrétienne, interroge sa capacité à revendiquer une vision captant la complexité des enjeux mondiaux actuels. L'événement a présenté une vision résolument ancrée dans le modèle anglo-saxon, faisant fi de l'Europe francophone (à l’exception de l’intervention d’Alexandre Pesey, directeur de l’IFP et gardant en marge l’Afrique malgré la remarquée et remarquable intervention de Magatte Wade. Cette dernière a enjoint l’Europe de laisser les africains trouver leurs propres solutions.

Le cri de ralliement de Magatte Wade "Leave Africa alone!" résonne comme un appel à l’action. Respecter la souveraineté africaine et permettre un accès équitable aux ressources du continent ouvrirait la voie à une prospérité partagée. L’Afrique pourrait alors se développer selon sa vision, réduisant l’exode vers l’Occident. Car au fond, les Africains ne cherchent qu’à accéder à la prospérité qui leur est refusée chez eux.


Un petit moment de grâce lors avec Oliver Anthony L'homme a suscité une ovation, touchant le public avec son plaidoyer pour l’Amérique rurale et ses valeurs traditionnelles. Cependant, malgré l’émotion collective, la question demeure : combien de participants transformeront cette inspiration en actions concrètes?


Dans l'ombre des financements

Derrière les belles paroles se cache une réalité moins reluisante : l'ARC est soutenue par des fonds spéculatifs et des milliardaires, tels que Paul Marshall (Marshall Wace LLP hedge funds) dont la moitié du capital initial provient de Soros, Christopher Chandler, partenaire fondateur de Legatum, membre du conseil consultatif d’ARC ainsi que Mark Alan Stoleson, PDG actuel du groupe Legatum, répertorié comme une personne ayant un contrôle significatif sur ARC dans les documents de Companies House.

Cette dépendance financière pose une question cruciale : peut-on vraiment parler d'indépendance quand on se nourrit des mêmes sources que ceux que l'on prétend contester ?


L'ARC soulève plus de questions qu'elle ne fournit de réponses. Pourquoi évite-t-elle les sujets controversés ? Quelle légitimité a-t-elle pour parler au nom d'une population mondiale qu'elle semble ignorer ? Et surtout, est-elle réellement une alternative au WEF ou simplement une autre pièce du puzzle ?


L’ARC : une illusion de choix ?

Alors que l'ARC s'efforce de se poser en contrepoids au WEF, elle apparaît plutôt comme un mirage dans le désert, offrant l'illusion d'une opposition tout en restant dans les clous de l'establishment. Alors, qui profite réellement de cette prétendue alternative ?

Dans ce grand ballet d’idées, la question reste en suspens : l'ARC est-elle une lumière d'espoir ou juste un autre reflet dans le miroir déformant de la politique mondiale ? Consultez le programme des conférences organisées par le Mouvement Fédératif Romand

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