Éleveurs debout! Quand le courage protège le vivant
- Isabelle Alexandrine Bourgeois

- il y a 9 heures
- 2 min de lecture
Il y a des paroles qui traversent l’écran et s’impriment durablement en nous. Cette interview fait partie de celles qui m'ont le plus touchées... Peut-être parce que j'aime profondément le monde paysan, celui de la terre et du sol. Parce que j'ai beaucoup de respect pour les hommes et les femmes qui nous nourrissent. Le témoignage de Céline Lhomme, épouse d’un éleveur contraint d’abattre tout son troupeau il y a quelques jours, fait partie de celles-là. Une voix calme, digne, mais traversée par une douleur sourde, celle d’une famille à qui l’on a tout pris au nom d’un protocole. C'est en soutien à ces familles dévastées que j'ai eu l'élan d'inviter une poignée de personnalités inspirantes et engagées.

Derrière la crise de la dermatose nodulaire contagieuse, il n’y a pas seulement des chiffres, des arrêtés ou des cartes de zones réglementées. Il y a des fermes, des animaux connus un à un, des lignées patiemment construites, et des familles brutalement plongées dans l’incompréhension.
Dans cette vidéo, la parole est donnée à celles et ceux qui vivent la DNC de l’intérieur. Des éleveurs français, frappés de plein fouet par des mesures radicales, interrogent le sens et la proportionnalité des décisions prises en leur nom. Céline Lhomme, Fanny Fontimpe et Florence Verheyen racontent le terrain, les contradictions, les silences, mais aussi la force intérieure qu’il faut mobiliser pour continuer à se lever chaque matin.
À leurs côtés, Marion Saint Michel met des mots sur ce que beaucoup taisent, le choc psychique, la sidération, la violence institutionnelle ressentie lorsque la décision tombe sans dialogue possible. Le regard suisse, apporté par Matthias Faeh et Jean Thurler, élargit le cadre. Il montre que d’autres choix existent, que d’autres expériences ont été menées ailleurs, et que l’histoire récente devrait nous inviter à davantage de discernement.
Mais c’est peut-être la parole de Céline Lhomme qui relie toutes les autres. Parce qu’elle ne parle ni en experte, ni en militante. Elle parle depuis la cuisine, depuis la nuit, depuis les enfants qu’il faut rassurer, depuis l’après, quand il faut continuer à vivre alors que tout a été détruit. Son témoignage, plein d'intelligence, de force et de clarté, rappelle une évidence trop souvent oubliée: quand on abat un troupeau, on n’abat jamais seulement des animaux. On touche à des vies humaines qui ne s'en remettront jamais.
Cette rencontre n’oppose pas la science au bon sens, ni la santé publique aux éleveurs. Elle ouvre un espace rare: celui du dialogue, de la complexité, et de la recherche de solutions moins radicales, plus humaines, plus respectueuses du vivant. Parce que celles et ceux qui nous nourrissent ne sont pas des variables d’ajustement. Ils sont, aujourd’hui plus que jamais, les héros silencieux de notre souveraineté alimentaire.
Alors soutenons-les et appelons les éleveurs de France, de Suisse et d'Europe, à rester debout et dire "non" à l'absurde.
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Isabelle Alexandrine Bourgeois




QUESTION À CHATGPT : Est-ce que les éleveurs privés de troupeau pourraient être rejoints par des maraichers et arboriculteurs bio pour rebondir ? RÉPONSE : Oui, c’est non seulement possible, mais souvent pertinent — à condition que le projet soit bien structuré.
Pourquoi ce rapprochement peut fonctionner
1. Complémentarité des activités
Les éleveurs ont souvent l’expérience de la gestion du vivant, des sols et des circuits courts.
Les maraîchers et arboriculteurs bio apportent une production végétale à cycle plus rapide et diversifiée.👉 Ensemble, ils peuvent créer des systèmes agroécologiques complets.
2. Modèles qui marchent déjà
Fermes diversifiées : légumes + vergers + (anciennement) élevage → meilleure résilience économique.
Polyculture-élevage reconfigurée : même sans troupeau, l’éleveur garde un rôle (gestion des terres, compost, traction animale, transformation).
Collectifs…