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La grandeur des refusants, ces hommes qui disent NON à la guerre

Dernière mise à jour : 10 sept.

L’Europe gesticule à nouveau et gronde de rumeurs martiales. À Paris, Londres et Berlin, les discours se durcissent, comme si l’Histoire se répétait avec une ironie cruelle. Emmanuel Macron évoque l’envoi de troupes, Keir Starmer soutient l’idée d’une coalition militaire, l’Allemagne hésite mais arme déjà son industrie. Dans les médias, le lexique guerrier s’infiltre insidieusement et cela fait partie du plan: "coalition of the willing", "dissuasion", "sécurité collective". On prépare les peuples à l’idée de l’inéluctable, comme hier on les conditionnait à tenir jusqu’à la victoire, quel qu’en soit le prix. Et pourtant, tandis que les dirigeants appellent à la haine, d'autres voix s’élèvent, celles de vrais hommes. Elles viennent d'Allemagne et elles chantent pour l'avenir du monde.

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La video ci-dessous a été traduite en 39 langues et est partagée sur les réseaux sociaux comme une traînée de poudre: pas celle de la poudre à canon, ni celle de la cocaïne qui gonflent les narines de nos dirigeants, mais celle du coeur vibrant des hommes dans ce qu'ils expriment de plus grand. Cette voix ne hurle pas au rassemblement des soldats et des armées. Elle ne tonne pas dans les parlements, elle ne défile pas avec arrogance dans les cortèges officiels: elle chante, et dans l'anonymat... En Allemagne, un groupe d’hommes a lancé un cri de résistance musicale intitulé “Pas en notre nom”. Leur clip circule, relayé de main en main comme une étincelle fragile mais ardente. Ce chant bouleversant donne des frissons au point de sentir toute notre âme bondir et s'élever. Sur fond de violons et en choeur, ces hommes refusent de voir leur peuple enrôlé dans une guerre qui n’est pas la leur. Ils disent non à l’escalade, non au sacrifice de leur vie ou celle de leur fils, non au mensonge des va-t-en-guerre "hors sol".


Leur refrain résonne comme un écho aux grandes voix du siècle passé: celles des refusants, des consciences indomptées qui ont dit non quand tous criaient oui.


Car l’Europe, il ne faut pas l’oublier, a enfanté autre chose que des soldats et des généraux. Elle a porté dans son sein des hommes qui, au cœur de l’horreur, choisirent le refus. Des hommes pour qui la grandeur ne résidait pas dans l’obéissance mais dans l’insoumission, non pas dans l’art de tuer mais dans celui de préserver la vie.


L’ombre des tranchées et la lumière des refusants

Dans les méandres sanglants du XXᵉ siècle, ont scintillé comme de fragiles flammes, des objecteurs de conscience, des écrivains pacifistes, artistes insurgés: ils avaient déjà dit non à la folie collective. Leur courage ne fut pas celui des champs de bataille, mais celui de l’âme.


Jean Giono, ancien poilu de Verdun, osa proclamer: « Pour ma part, j’aime mieux être Allemand vivant que Français mort.» On le traita de traître. Mais qui, mieux que lui, pouvait témoigner de l’innommable? Il avait respiré la puanteur de la boue, entendu les râles des agonisants, vu la terre se gorger du sang des jeunes. De cette expérience naquit en lui une vérité: aucune cause ne mérite le sacrifice de l’humanité.


Henri Barbusse, dans son roman incandescent Le Feu:journal d'une escouade, arracha à l’héroïsme ses masques hypocrites. Romain Rolland, solitaire prophète, lança son Au-dessus de la mêlée comme une bouteille à la mer dans un océan de haine. Émile Verhaeren, poète ardent, chercha dans ses vers une voie de réconciliation. Ces voix, qu’on accusa de lâcheté, portaient en elles la prophétie d’un monde meilleur. Nous étions déjà en plein monde inversé.


La plume des poètes comme arme Guillaume Apollinaire, marqué par la boue des tranchées, a laissé jaillir ce cri déchiré : «Adieu adieu Soleil cou coupé », image saisissante de l’humanité mutilée. Wilfred Owen, mort à vingt-cinq ans au front, dénonça dans son poème Dulce et decorum est le grand mensonge qui glorifie le sacrifice patriotique. Paul Éluard, au cœur de la Résistance, affirma que la nuit n’est jamais totale et qu’il existe toujours «une fenêtre éclairée» au bout du chagrin, quand Louis Aragon, lui, proclama que la guerre devait mourir pour que vive l’homme. Bertolt Brecht rappela que «le ventre est encore fécond, d’où a surgi la bête immonde», avertissant des retours possibles de la barbarie. Il avait vu juste. Victor Hugo, bien avant eux, avait déjà inscrit cette vérité intemporelle: ceux qui vivent vraiment sont ceux qui luttent contre l’injustice. Quant à Rilke, il trancha d’un mot net toute illusion romantique: la guerre n’est pas une aventure, elle est une maladie, un typhus collectif. Tous, chacun à leur manière, ont transformé la langue en étendard d’humanité, offrant à la conscience des peuples une boussole dans le tumulte. Qu'ils en soient ici honorés et remerciés.


La philosophie contre les canons

La grandeur des refusants ne s’exprima pas seulement dans les romans ou les poèmes. Elle prit aussi la forme d’une pensée impitoyable contre la propagande. Bertrand Russell, logicien et philosophe britannique, refusa dès 1914 de se soumettre à l’unanimité meurtrière. Emprisonné pour pacifisme, il poursuivit son combat jusqu’à dénoncer le fléau nucléaire. Alain, dans Mars ou la guerre jugée, montra que la guerre n’est jamais fatale: elle est voulue, organisée, décidée par ceux qui n’iront pas mourir. Ces hommes, par leur lucidité, arrachèrent le voile qui masquait l’avidité des puissants derrière la bannière de la patrie. Il y en aurait tant d'autres encore à évoquer. Ils ont été des "réhabiliteurs" de notre humanité. Et tant que ces êtres éclairés et éclairants existeront, nous n'avons rien à craindre.


Les martyrs de la conscience

Pour ces opposants du passé le prix du refus fut lourd et continue à l'être; les lanceurs d'alerte depuis quatre en savent quelque chose... Franz Jägerstätter, paysan autrichien, refusa de prêter serment à Hitler. Il fut guillotiné. Son nom, longtemps ignoré, est aujourd’hui symbole d’une grandeur tranquille, celle d’un homme qui a préféré la mort à la compromission. Desmond Doss, soldat américain adventiste, médecin de combat pendant la Deuxième Guerre Mondiale, monta sur le front du Pacifique sans arme. Il refusa de tuer, mais sauva soixante-quinze vies à mains nues, au péril de la sienne. Et combien d’objecteurs britanniques, français ou allemands, enfermés pour avoir refusé de tirer sur leurs semblables? Combien de jeunes soldats et objecteurs de conscience anonymes ont vécu les railleries et le mépris pour être restés fidèles à leurs valeurs? Leur héroïsme ne figure pas sur les monuments aux morts, mais dans la mémoire des consciences éveillées.


Ériger des monuments aux Vivants

Dans nos villages, on grave les noms des soldats tombés mais jamais ceux qui ont eu le courage de dire non. Cette mémoire asymétrique perpétue l’idée qu’il est noble de mourir pour la patrie, alors que de vrais monuments devraient célébrer la paix, l’insoumission et la dignité des refusants. Les monuments aux morts glorifient le sacrifice et entretiennent l’égrégore de la guerre, alors que la vraie grandeur serait d’élever des mémoriaux à ceux qui ont refusé de tuer.


On retrouve cette inversion dans les médias: au lieu de mettre en avant les actions humaines qui élèvent et inspirent par l'exemplarité, on cultive une information anxiogène, perverse et avilissante. Pour nous tenir en esclavage par la peur et la culpabilité. Pourtant il est beaucoup plus difficile de rester droit dans ses bottes de lumière et cultiver un esprit généreux que céder à nos démons intérieurs ou à la facilité collective. Ce sont ces actes de résilience qu'il faudrait saluer, publier et partager sur les chaînes et dans les médias.


L’héritage des refusants

Aujourd’hui, dans ce climat de nouvelles tensions, l'héritage des refusants résonne avec une force inouïe. Ils nous rappellent que la guerre n’est jamais une fatalité. Elle est toujours le résultat d’un choix politique, d’une volonté de puissance, de détruire, d’une avidité de territoires et de conquêtes. Dire non n’est pas faiblesse, mais grandeur.


La masculinité véritable ne se mesure pas à la capacité de tuer mais à la force de protéger. La virilité authentique ne se prouve pas par l’épée, mais par la main qui refuse de la saisir. Ces hommes du passé et du présent incarnent un courage supérieur: non celui qui court vers l’ennemi, mais celui qui résiste à la perversité de ses propres dirigeants.


Et les membres de cette chorale allemande nous donnent une leçon d'une poignante et divine humanité. Ce chœur d’hommes, au propre comme au figuré, nous ré-accorde au grand LA de la sagesse universelle et nous invite à rejoindre l’orchestre des Vivants.


Ces magnifiques Allemands, particulièrement éprouvés par l’ignorance et la cupidité de leur gouvernement, nous rappellent que la vraie grandeur en l’homme ne réside pas dans sa capacité à détruire, mais dans sa faculté à refuser l’inhumain.


Partagez, partagez dans le monde, ce chant de vérité et d’espoir! Diffusez ce message d’amour qui vient du chœur des hommes. Car honorer les refusants, c’est peut-être la seule façon de sauver notre avenir.


Et si d'autres choeurs d'hommes européens reprenaient cet hymne à la paix? Je lance l'idée et contactez-moi si vous avez envie de vous engager sur ce projet en tant que chorale ou chef de choeur en Suisse, en France, en Italie ou ailleurs en Europe. Je viendrai tourner des images et partager votre témoignage avec une immense joie! isabelle@planetpositive.org

Sous réserve que nous obtenons un droit de licence pour la reprise de cette œuvre. J’ai pris contact avec Kla.TV pour me renseigner…


Exceptionnellement, j'ai publié sur ma chaîne youtube cette vidéo en soutien à un message qui s'inscrit au coeur de ma mission journalistique: servir la paix. Pour ceux qui ne souhaitent que partager ce chant, sans commentaires... ;-)

29 commentaires


Mannig
il y a 6 jours

Quand je lis attentivement ces paroles, j'ai envie d'étudier l'allemand…

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pe
il y a 6 jours

quand j entend prononcer ce mot guerre,il me vient un effarement comme si on me parlait de sorcellerie d inquisition d une chose lointaine barbare monstrueuse contre nature ,

La guerre ,,,se battre,,,tuer,,massacrer des hommes,,, Et nous avons a notre epoque avec notre civilisation avec l etendue de la science et le degre de philosophie ou on est parvenu ,des ecoles ou l on apprend a tuer a tuer de tres loin avec perfection beaucoup de monde en meme temps des pauvres diables innocents charge de famille et sans casier judiciaire


et le plus stupefiant c est que la societe tout entiere trouve cela naturel ,

MAUPASSANT


D AILLEURS QUE TROUVERAIS JE A LUI DIRE A CE MILITAIRE HOSTILE PAR…

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Albert Stassen
11 sept.

Je ne puis absolument pas partager la naïveté de cet article , non par amour de la guerre car je désapprouve tout qui commence une guerre quelle qu'elle soit mais parce que nous avons affaire en Europe à une guerre déclenchée par un dictateur (Poutine) et qui ne sera satisfait que lorsqu'il aura privé les naïfs occidentaux du droit d'exprimer librement leur opinion car là où Poutine a pris le pouvoir c 'est le sort de Navaltny qui attend ceux qui ont une opinion politique différente de la sienne. Donc à l'instar de Voltaire, je dis à ceux qui naïvement se réfugient dans le pacifisme face à un tel ogre: "Je ne suis pas d'accord avec vous mais je …

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Invité
il y a 6 jours
En réponse à

LA PROPAGANDE MARCHE A PLEIN TUBE, POUTINE PAS GENTIL MECHANT VOILA LA BELLE ANALYSE GEOPOLITIQUE QUE NOUS SERVENT LES MERDIAS?

IL SUFFIT DE REGARDER LA CARTE DES BASES MILITAIRES DE L OTAN QUI ENTOURENT LA RUSSIE ET TOUT EST DIT

MALCOM X X DISAIT MEFIEZ VOUS DES MEDIAS ILS VOUS FERONT PRENDRE L AGRESSEUR POUR L AGRESSE ET L AGRESSE POUR L AGRESSEUR,

LES 14000MORTS DU DONBASS BOMBARDES PAR ZELINSKY OUBLIES

LES ACCORDS DE MINSK PAS RESPECTES PAR L OTAN OUBLIES

LES MISSILES A PORTEE DE MOSCOU OUBLIES CE FAIT EST RECONNU PAR HOLLANDE ET MERKEL

LES 20MILLION DE MORTS RUSSES CONTRE LE NAZISME OUBLIES 400MILLE MORTS AMERICAINS

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Marguerite
11 sept.

Je souscris à cet article et aux commentaires ci-dessus. Mais .. que faire si notre pays est envahi par l'ennemi ? Nous avons alors le devoir de défendre notre pays, de défendre nos familles. Refuser - louable en soi - c'est se mettre en retrait et laisser la guerre s'installer chez nous ,

dévaster, détruire, tuer ... Alors ? quelle responsabilité ? On se planque en attendant que ça passe ... et après ? on n'a que ses yeux pour pleurer ! Plus de guerre, je suis d'accord. Mais il faudrait que chaque individu de notre planète pense la même chose et vive en bonne intelligence avec ses voisins ! ce qui est utopique ! Combien de guerres sont légitime…

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Breton mellendijk
09 sept.

Qu on fasse un referendum!

Et nos politiciens verront bien qu ils doivent arrêter leur jeu de la mort. Ils sont en pleine gesticulation . Pour RIEN. Pour nous faire peur …. Nous n avons pas d’ennemis- Sauf EUX .

Unissons nous pour la PAIX


Arrêtons les! Stoppons les ! Coûte que coûte . On leur laisse trop de pouvoir…

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