Les globalistes tenteraient-ils d'échapper à Dieu par la techno-immortalité?
- Isabelle Alexandrine Bourgeois
- il y a 5 jours
- 16 min de lecture
Quand le cinéma, la Kabbale et l’intelligence artificielle s’entremêlent dans un récit où la réalité semble imiter la fiction. Levons le voile des illusions avec deux voix alternatives à peine perceptibles dans la cacophonie actuelle. Hommage à un podcast d’une rare clairvoyance et porteur d’espérance.
Dans un nouvel épisode du podcast américain The Higherside Chats (THC), animé par Greg Carlwood, l’invité Richard Willett, réalisateur et chercheur britannique, explore les correspondances troublantes entre la culture populaire, la géopolitique et la quête d’immortalité technologique. De l’assassinat fictif dans le film Snake Eyes à celui de Charlie Kirk et l’idéologie du transhumanisme contemporain, leur entretien plonge dans un univers où se croisent synchronicités, symboles occultes et ambitions spirituelles détournées.
Greg Carlwood, hôte emblématique du podcast THC, connu pour aborder les sujets aux frontières du réel, de la manipulation mentale aux mystères de la conscience, reçoit Richard Willett, journaliste et documentariste britannique. Willett est l’un des visages de la plateforme Ickonic, fondée par David Icke. Il y anime les émissions Classified et Focus, co-présente What the Actual F**?!* avec Gareth Icke, et signe le documentaire I Am Immortal, consacré au rêve transhumaniste d’immortalité numérique.
Dans cet entretien dense, les deux hommes tissent une toile reliant symbolisme biblique, mythes ésotériques et innovations scientifiques. Leur conversation se déploie comme un voyage à travers les strates du réel, interrogeant les liens invisibles entre le visible et l’invisible, entre l’homme et la machine. Elle met en lumière les correspondances troublantes entre la réalité des événements autour de l’assassinat de Charlie Kirk et leur programmation prédictive dans le célèbre film réalisé par Brian de Palma. Les deux hommes nous aident à muscler notre regarde et notre esprit critique pour discerner le vrai du faux, et revenir à soi, toujours à Soi, au cœur de notre reliance au Grand Mystère.

Snake Eyes, réalisé en 1998, met en scène un complot politique lors d’un combat de boxe à Atlantic City. Un sénateur nommé étrangement Charles Kirkland y est assassiné le 10 septembre, d’une balle dans le cou. L’assassinat est vrai pour le personnage assassiné,
mais c’est une simulation dans sa cause et sa représentation publique. Autrement dit, un vrai meurtre maquillé en faux attentat. Troublante correspondance…Vingt-cinq ans plus tard, le 10 septembre 2025, un certain Charlie Kirk, influenceur chrétien et figure politique américaine, est abattu dans des circonstances étrangement similaires.
Pour Richard Willett, cette coïncidence relève moins du hasard que d’un schéma récurrent dans la trame du monde, une «synchromystique» où la fiction semble anticiper la réalité.
«C’est comme si l’univers nous envoyait des signaux, mais codés dans la culture populaire», explique-t-il. Le film regorge de symboles: un dirigeable orné de l’œil omnivoyant, une femme vêtue de rouge, le chiffre sept, tous issus de la Kabbale et du langage occulte des initiés.
Greg Carlwood souligne un autre détail: le milliardaire du film, caricature du pouvoir démesuré, s’inspire ouvertement de Donald Trump. Gilbert Powell est un magnat de l’immobilier et un investisseur flamboyant d’Atlantic City, exactement comme Donald Trump à la même époque.
En 1998, Trump possédait le Trump Plaza Hotel & Casino et le Trump Taj Mahal, lieux emblématiques du strip d’Atlantic City, où se déroule le film. Brian De Palma et David Koepp ont explicitement reconnu que le cadre d’Atlantic City et le personnage de Powell faisaient référence à l’univers de Donald Trump, alors figure médiatique omniprésente.
Powell incarne un promoteur mégalomane obsédé par les profits et les contrats gouvernementaux, ce qui correspond à la réputation de Trump dans les années 1990. De plus, entre 1985 et 1990, Donald Trump a sponsorisé ou accueilli la plupart des grands combats de boxe à Atlantic City, notamment le combat entre Mike Tyson et Michael Spinks en 1988 au Trump Plaza Hotel, ainsi que plusieurs galas de boxe et de lutte diffusés mondialement.
Autre bizarrerie: Brian De Palma est né un 11 septembre et l’action du film se situe la veille de son propre anniversaire. Comment expliquer ces troublantes prédictions ? Brian de Palma aurait-il eu accès à des informations provenant du futur ?

Les lignées de pouvoir et le temps manipulé
La conversation du podcast bifurque vers l’idée de voyage temporel et de manipulations historiques. Willett évoque les travaux de John G. Trump, oncle de l’ancien président, physicien au MIT (Massachusetts Institute of Technology, l’un des établissements d’enseignement et de recherche les plus prestigieux au monde) chargé d’examiner les documents de Nikola Tesla après sa mort. Selon certaines théories, ces écrits auraient conduit à des expérimentations secrètes sur l’énergie libre et la distorsion temporelle.
Lorsque Nikola Tesla meurt le 7 janvier 1943 à New York, à l’âge de 86 ans, il laisse derrière lui environ 80 coffres remplis de documents, schémas et prototypes, entreposés à l’hôtel New Yorker, où il vivait depuis plusieurs années.
Le FBI s’inquiète immédiatement du contenu de ces papiers, craignant qu’ils ne contiennent des secrets technologiques exploitables pendant la Seconde Guerre mondiale (Tesla avait travaillé sur un concept appelé rayon de la mort, une arme à faisceau d’énergie).
Ces effets personnels sont donc saisis par l’Office of Alien Property (l’Office des biens des étrangers), bien que Tesla ait été citoyen américain depuis 1891. Le gouvernement américain fait appel à John George Trump (décédé en 1985), physicien et ingénieur au MIT, pour analyser le contenu des coffres et déterminer s’ils renferment des inventions d’intérêt militaire.
L’oncle de Donald Trump travaillait alors pour le National Defense Research Committee (NDRC), un organisme chargé de mobiliser la science au service de l’effort de guerre. Après trois jours d’examen, Trump rend un rapport officiel déclarant que «Les papiers de Tesla ne contiennent rien qui soit d’une application significative pour la défense.»
(Source : FBI Vault – Nikola Tesla, Section 1, page 64, déclassifiée en 2016.)
Le FBI rend donc les documents (en aurait-il soustrait quelques-uns ?) à la succession Tesla, qui les confiera plus tard au Musée Nikola Tesla de Belgrade, en Yougoslavie.
Or, plusieurs chercheurs et théoriciens, dont Richard Willett, avancent que John G. Trump aurait découvert dans les papiers de Tesla des éléments liés au voyage temporel, à l’énergie libre, à des concepts d’antigravité et autres documents cachés permettant un développement caché de technologies de type «Project Looking Glass» (miroir temporel). Il s’agit d’une technologie ultra-secrète permettant de voir dans le futur, dans des timelines alternatives, ou de manipuler le temps et l’espace grâce à l’exploitation de champs électromagnétiques et gravitationnels, supposément issus des recherches de Nikola Tesla.

Selon cette hypothèse, certains laboratoires militaires auraient prolongé les travaux de Tesla sur les ondes scalaires et les champs de torsion, permettant d’enregistrer des images potentielles de l’avenir dans le continuum espace-temps. On retrouverait ici l’idée que le futur existe déjà sous forme d’information, et que certaines consciences ou technologies peuvent y accéder avant qu’il ne se manifeste.
Au-delà de l’appareil technologique, plusieurs penseurs, de Carl Jung à Rupert Sheldrake, en passant par certains membre de la Kabbale lourianique, vision mystique juive de la cosmogonie et de la rédemption universelle, affirment que le temps n’est pas linéaire, mais fractal. L’inconscient collectif serait un vaste champ de résonance où passé, présent et futur coexistent, comme les harmoniques d’une même vibration.
Les artistes, écrivains et réalisateurs hollywoodiens, qu’ils en aient conscience ou non, peuvent canaliser ces archétypes à venir. Leur imagination agit comme une antenne captant des scénarios latents déjà inscrits dans le champ de la conscience planétaire. Ainsi, un film comme Snake Eyes pourrait refléter, à travers son langage symbolique, un événement futur déjà vibrant dans le champ collectif. La création devient alors prémonition. On peut se poser la question si c’est simplement parce qu’elle s’accorde à ce futur possible ou si c’est pour le manipuler.
La programmation prédictive
Le terme de programmation prédictive a été forgé par l’écrivain Alan Watt (pas le philosophe Alan Watts) pour désigner la manière dont les élites utilisent la fiction pour préparer les masses à accepter des événements futurs. Autrement dit, certains films ne prédisent pas l’avenir: ils le programment, en introduisant dans l’imaginaire collectif des images-seuils (catastrophes, attentats, innovations, chocs sociaux) qui deviennent acceptables lorsqu’ils se produisent réellement. Par exemple, dans Back to the Future (1985), la tour jumelle du centre commercial «Twin Pines» et les horloges évoquent étrangement le 11 septembre 2001. Dans The Matrix (1999), la carte d’identité de Neo expire le 11 septembre 2001. Dans Snake Eyes, on l’a vu, le sénateur Charles Kirkland est assassiné d’une balle dans le cou le 10 septembre, au cours d’un complot militaro-industriel.
Dans ce cadre, le film serait moins une prophétie qu’un acte d’ingénierie culturelle, une manière d’imprimer une trame narrative dans le subconscient collectif, pour que lorsqu’elle se rejoue dans la réalité, le public la reconnaisse inconsciemment comme «normale».

Toujours dans le registre de la rétro-vision temporelle, les deux hommes rappellent la troublante existence d’une série de livres pour enfants publiée entre 1893 et 1900 par Ingersoll Lockwood, intitulée Baron Trump’s Marvelous Underground Journey (Les aventures de Baron Trump), dont le héros, Baron Trump, est un garçon blond, aristocratique, espiègle et doté d’une intelligence précoce. Il vit dans un château appelé Castle Trump et voyage, accompagné de son chien Bulger, à travers des mondes souterrains, guidé par un mentor spirituel nommé «Don».
Or, plus d’un siècle plus tard, Donald Trump, surnommé publiquement aux USA «Don», a un fils prénommé Barron, également grand, blond et issu d’une lignée fortunée vivant dans une tour dorée à New York, le Trump Tower, dont les étages supérieurs surplombent la ville comme un château moderne.

Les aventures du Baron de Lockwood le conduisent dans des royaumes souterrains peuplés d’êtres étranges, allégorie transparente du monde intérieur et des dimensions invisibles de la réalité. Ce thème résonne étrangement avec le monde contemporain de Barron Trump, né dans une époque de réseaux secrets, de technologies invisibles et de réalités parallèles numériques. Dans les deux cas, l’enfant évolue dans un univers de pouvoir et d’artifice, cherchant à percer la vérité derrière les murs dorés.
La ressemblance dépasse la simple onomastique: le roman décrit le jeune Baron Trump comme un enfant de l’avenir, curieux, rebelle, cherchant une vérité plus profonde que celle des apparences. Pour Willett, la récurrence de ces motifs, noms et lignées ne peut être fortuite: «C’est comme si l’Histoire se répétait, mais selon un script écrit par des forces qui nous échappent.»
De la Kabbale à la simulation: un monde codé?
Richard Willett développe alors sa vision du réel comme système symbolique codé, dans lequel l’humanité serait enfermée dans une matrice de lumière, le spectre visible, limité à sept fréquences symbolisée par l’arc-en-ciel, motif omniprésent dans la culture moderne, de la politique à la publicité.
Pour lui, cette imagerie cacherait la tentation luciférienne de l’homme: recréer le divin à partir de la matière. Les initiés, selon lui, chercheraient à manipuler ces fréquences à travers la Kabbale lourianique, la magie rituelle et les technologies quantiques. La Kabbale lourianique est une école de pensée mystique juive fondée au XVIᵉ siècle par Isaac Louria, un rabbin et mystique né à Jérusalem en 1534 et mort à Safed (en Galilée) en 1572. Elle représente une tradition ésotérique très ancienne visant à comprendre la structure cachée de l’univers, le rapport entre Dieu, la création et l’âme humaine. Elle décrit la création comme un processus de contraction divine (tsimtsoum), de brisure des vases et de réparation du monde (tikkoun), invitant l’homme à participer activement à la réintégration du divin dans la matière.

Dans certains courants modernes, notamment au sein du mouvement Chabad-Loubavitch, souvent cité par Richard Willett, la Kabbale lourianique est interprétée comme un plan de restauration du monde (Olam Haba, «le monde à venir»), parfois associé à des lectures messianiques: l’idée que le monde matériel doit être réparé pour accueillir la lumière divine finale. Pour les kabbalistes lourianiques et leurs héritiers Loubavitch, la souffrance est une conséquence de la brisure cosmique (Chevirat ha-Kelim). Mais elle peut devenir aussi un moyen de rédemption lorsqu’elle est vécue en conscience. Pour eux, la souffrance purifie l’âme de l’ego et la rapproche de la lumière divine. Elle permet de transformer l’obscurité en lumière, car même la douleur contient une étincelle de sainteté à élever. Elle devient un outil de conscience et de réparation du monde brisé.
Le courant Chabad-Loubavitch croit que cette œuvre de Tikkoun Olam culminera avec la venue du Messie (Mashia’h), qui mettra fin à la souffrance humaine. Leur fondateur spirituel moderne, le Rabbi Menachem Mendel Schneerson (1902–1994), affirmait que «Le monde est prêt à être réparé. Il ne reste plus qu’à ouvrir les yeux pour voir la lumière du Messie.» Cette simple déclaration pourrait paraître optimiste et inspirante, si elle ne s’accompagnait pas, en arrière-plan, d’une croyance plus inquiétante: seuls le chaos, l’exil et la douleur auraient une fonction spirituelle transformatrice dans le processus de rédemption.
Ce messianisme vise à accélérer la rédemption, y compris à travers les épreuves collectives et la souffrance en inversant tous les codes. Il faut transgresser les lois pour hâter la fin et la venue du Messie des Juifs. Et pour cause: selon les textes du Talmud, du Midrash et de Maïmonide, il devra restaurer la souveraineté d’Israël, reconstruire le Temple de Jérusalem, et rassembler les exilés. Certains auteurs, comme Pierre Hillard ou Richard Willett, interprètent cette idée de «réparation du monde par la souffrance» de manière plus sombre, comme si certains groupes Loubavitch considéraient les crises mondiales (guerres, chaos, souffrances collectives) comme nécessaires pour hâter l’avènement du Messie.
Richard Willett explique que cette idée aurait été détournée ou instrumentalisée par des élites technocratiques et occultistes. Ces groupes ne chercheraient plus à réparer le monde par la foi ou l’éthique, mais à forcer un basculement cosmique, à provoquer artificiellement le retour de la lumière divine par des moyens scientifiques ou ésotériques. «Ils ne veulent pas attendre la révélation, dit-il. Ils veulent la fabriquer», commente Willett.
Le CERN, un autel moderne
Des institutions comme le CERN viseraient à ouvrir des portails entre dimensions, en reproduisant artificiellement les lois de la création. «Ce qu’ils appellent prophéties ne sont pas des visions divines, mais des projets d’ingénierie spirituelle», affirment les intervenants. «Le CERN n’est pas un accélérateur de particules, c’est un autel moderne. Ils cherchent à forcer les portes du Temple.»
Dans cette vision, le CERN (Organisation européenne pour la recherche nucléaire, à Genève) devient le symbole contemporain de la Tour de Babel: un lieu où l’humanité cherche à atteindre les dieux par la science, en manipulant les fondements de la matière.

Les auteurs évoquent plusieurs éléments récurrents: le Large Hadron Collider (LHC), l’accélérateur de particules le plus puissant du monde, décrit comme un portail dimensionnel potentiel; les expériences sur la matière noire et le boson de Higgs, surnommé «la particule de Dieu»; et la statue de Shiva, divinité hindoue de la destruction et de la renaissance, installée dans la cour du CERN, que Willett lit comme un symbole de rituel cosmique. Selon lui, ces expériences viseraient, consciemment ou non, à ouvrir une brèche dans le tissu de la réalité, une tentative moderne d’atteindre le divin sans le cœur ni la sagesse spirituelle. «Ils pensent pouvoir programmer la réalité à travers le langage des particules, comme les anciens le faisaient par les lettres sacrées de la Kabbale.»
La nouvelle Tour de Babel est technocrate
Dans le livre de la Genèse (11:1-9), les hommes décident de bâtir une tour dont le sommet atteindra le ciel afin de se «faire un nom» et d’échapper à leur condition terrestre.
Dieu, voyant cette ambition démesurée, brouille leurs langues et disperse les peuples.
Au-delà du récit religieux, la Tour de Babel symbolise l’orgueil de l’homme qui veut accéder au divin par la puissance de sa propre intelligence plutôt que par l’humilité du cœur.
Elle marque la limite entre la création inspirée et la création arrogante, entre le service du vivant et le désir de le dominer.
Dans la lecture contemporaine que proposent Greg Carlwood et Richard Willett, Babel devient le prototype du projet technologique moderne: une humanité unifiée artificiellement, cherchant à percer le mystère de la vie par la science, jusqu’à risquer de fracturer le voile du réel.

Ainsi, le CERN, les algorithmes et l’intelligence artificielle placés en de mauvaises mains, peuvent être perçus comme les nouvelles briques de cette tour symbolique. L’homme érige, une fois encore, son œuvre vers le ciel, sans toujours se demander quelle lumière il invoque.
En résumé, Willett et Carlwood décrivent une élite spirituelle et scientifique hybride, où se mêlent des technocrates du transhumanisme (Silicon Valley, OpenAI, etc.), des adeptes de l’ésotérisme ancien (notamment la Kabbale et la magie rituelle), et des groupes messianiques religieux (dont certains issus du Chabad ou de sociétés occultes occidentales).
Selon Willett, ces élites ésotérico-technologiques partageraient la croyance implicite que «L’humanité doit traverser le chaos pour renaître dans un monde purifié, où le divin et la machine fusionnent.» L’homme veut accéder au ciel par la technique, et non par la sagesse. C’est ici qu’il relie la mystique lourianique du Tikkoun (réparation du monde) à la logique accélérationniste: provoquer un effondrement global pour réparer la création à un niveau supérieur, non plus spirituel, mais technologique.
Le CERN, disent-ils, jouerait ici le rôle de «nouveau Temple», où la science moderne recrée les rituels anciens dans un langage quantique.
Dans la partie la plus spéculative du podcast, Willett avance que certaines expériences du CERN et de laboratoires associés (comme Fermilab) pourraient ouvrir des passages entre dimensions, volontairement ou accidentellement. Il relie cela à la symbolique du trou noir, du vortex, et du champ de Higgs, qu’il interprète comme une tentative de forcer la main à la création, d’accéder au monde caché de la divinité. «Ce que les mystiques appelaient l’ ouverture du voile du Saint des Saints, ils l’appellent aujourd’hui collision de particules.»
L’illusion de l’immortalité : la Techno-Rapture
Willett conclut que cette dynamique messianico-scientifique prépare une «Techno-Rapture», c’est-à-dire une ascension artificielle, non plus vers le ciel de Dieu, mais vers un ciel simulé, un monde virtuel où la conscience humaine serait téléchargée.
Selon lui, ce projet, sous couvert d’immortalité, est en réalité une captation de l’âme, une réplique numérique de la promesse messianique. «Ils veulent créer le Royaume de Dieu sur Terre, mais sans Dieu.»
Le cœur de l’entretien se concentre sur le projet transhumaniste que Richard Willett dénonce dans son film I Am Immortal. Il décrit un monde où la promesse de vie éternelle devient le moteur d’une nouvelle religion technologique. Les grandes entreprises de la Silicon Valley investissent dans des programmes de «téléchargement de conscience», promettant la survie numérique de l’esprit humain après la mort.
Willett y voit une tentative désespérée des puissants pour échapper au jugement karmique:
«Ils veulent transférer leur âme dans la machine, comme pour fuir Dieu.» Mais pourquoi voudraient-il fuir Dieu ?
Parce que dans toutes les grandes traditions spirituelles, hindoue, bouddhiste, ésotérique chrétienne ou hermétique, le karma n’est pas une punition, mais une loi d’équilibre.
Chaque pensée, chaque intention, chaque acte émet une vibration qui finit par revenir à son point d’origine. Le jugement karmique n’est donc pas celui d’un Dieu vengeur, mais celui de la conscience elle-même: au moment de la mort, l’âme revoit et ressent les effets de tout ce qu’elle a provoqué, pour le meilleur comme pour le pire. Pour ceux qui ont vécu dans la domination, la manipulation ou la cruauté, ce miroir devient insoutenable. C’est ce que certains appellent «l’enfer»: non un lieu, mais la confrontation avec la vérité totale. Les puissants, qui ont bâti leur empire sur la maîtrise du monde matériel, redoutent plus que tout de perdre le contrôle et se voir en face.

Or, le passage de la mort ou du jugement karmique représente la dépossession absolue: on ne possède plus rien, pas même son image. Cette perte totale de pouvoir est vécue, pour certains esprits avides, comme une annihilation. D’où la tentation de prolonger indéfiniment la vie physique ou de la transférer dans des supports numériques (IA, avatars, cryogénisation) dans l’espoir illusoire d’échapper à la dette spirituelle en se soustrayant à la mort biologique.
Contourner les lois divines
Le transhumanisme, dans cette lecture, devient une fuite en avant métaphysique: tenter de hacker la loi du karma, comme on contourne une loi humaine.
Transférer sa conscience dans une machine ne sauve rien: cela ne fait que copier le programme, pas la lumière intérieure. Le véritable être, celui qui ressent et apprend, demeure soumis à la loi d’équilibre cosmique, qu’aucune technologie ne peut abolir. Ainsi, vouloir échapper au karma revient à refuser la croissance spirituelle. C’est la tentation luciférienne, contre laquelle Rudolf Steiner nous avait déjà mis en garde il y a 100 ans: préférer la survie du moi à la transmutation de l’être.
Pour les orateurs, le jugement karmique n’est redoutable que pour celui qui s’est coupé de son cœur. Pour celui qui a aimé, servi et reconnu ses erreurs, il devient un retour à la maison. Les puissants voudraient échapper au jugement karmique parce qu’ils ont bâti leur monde sur l’illusion du contrôle et la domination sans foi ni loi. Leur peur n’est pas celle d’être punis, mais d’être vus tels qu’ils sont, sans masque, sans empire, sans titre. Et dans leur tentative de se soustraire à cette transparence ultime, ils cherchent à devenir dieux par la technologie, plutôt que de se reconnaître comme fils du divin par la conscience.
En attendant, les élites prédatrices cherchent à gagner du temps. En nous préparant à télécharger notre conscience dans un ordinateur, à fusionner avec l’intelligence artificielle, à vivre éternellement dans des mondes virtuels parfaits, ils veulent convaincre les hommes qu’ils peuvent «monter au ciel» non plus par la foi, mais par la machine.
Cette notion de «Techno-Rapture» serait une parodie du concept chrétien désignant l’enlèvement des âmes par Dieu au moment de la fin des temps, où les croyants seraient sauvés dans le cloud plutôt que dans le ciel. Carlwood s’interroge: «Et si cette immortalité promise n’était qu’un piège, un exil dans un univers artificiel sans retour?»
En somme, la Techno-Rapture, c’est le rêve de l’homme moderne de se sauver lui-même par la technologie plutôt que par la transcendance. Dans le vacarme des algorithmes et des prophéties recyclées, ce n’est pas dans les serveurs de l’éternité que se joue notre salut, mais dans la conscience; là où aucune machine, aussi divine qu’elle se prétende, ne peut entrer.
Jérusalem et les architectures du futur
L’entretien s’élargit au terrain géopolitique et spirituel. Willett évoque le rôle du mouvement Chabad Loubavitch et son influence croissante sur la politique mondiale. Il relie ce courant messianique à des figures comme Trump, Netanyahu et Poutine, tous, selon lui, en relation avec ce réseau. Leur objectif: instaurer ce fameux «monde à venir» où la religion et la technologie fusionneraient.
Il cite la découverte récente de tunnels sous le quartier général du Chabad à Brooklyn, creusés, selon certains disciples, pour retrouver les écrits secrets du rabbin Schneerson.
Pour Willett, ce mythe symbolise une quête plus vaste: rebâtir le Temple de Salomon à Jérusalem, conçu non plus comme un sanctuaire spirituel, mais comme un centre de connexion technologique global. Dans cette vision, le Temple de Salomon serait rebâti comme un centre de diffusion universel, un broadcast spirituel reliant la Terre au royaume des entités.

Le Temple de Salomon, dans la tradition mystique, représentait le lieu où le Ciel et la Terre s’unissaient, un espace sacré où la présence divine pouvait habiter la matière. Dans la vision messianique technocratique contemporaine, ce Temple se voit reconfiguré en un projet d’architecture totale: un sanctuaire numérique où l’humanité cherche à recréer le divin à travers la machine, comme si la lumière de Dieu pouvait être remplacée par celle du silicium.

Cette tentation de l’homme-architecte trouve un écho saisissant dans la sphère où opère Christof, le réalisateur du Truman Show: un dôme clos, imitation parfaite du monde, où un démiurge technologique contrôle la vie d’un être sans qu’il ne s’en doute. Christof, «porteur du Christ» ironique, incarne l’usurpateur du créateur véritable, celui qui enferme au lieu de libérer. À l’image du Temple détourné, sa sphère se veut divine mais n’est qu’une réplique de la réalité, un univers sous surveillance où la lumière est artificielle et la liberté illusoire.
Lorsque Truman, «l’homme vrai», s’en échappe, il accomplit une libération symbolique: il franchit la frontière entre le monde fabriqué par l’intelligence humaine et la réalité vivante du mystère divin. Ainsi, le rêve des technocrates messianiques de rebâtir le Temple de Salomon trouve dans The Truman Show son miroir cinématographique: celui d’un monde total, parfait et lumineux, mais dont la perfection même est la prison.

Dans cette perspective, on comprend mieux pourquoi le peuple palestinien est éliminé à petits feux: sa présence entraverait le plan des élites appartenant au mouvement Loubavitch et aux sionistes: provoquer chaos et souffrance et faire table rase pour rebâtir ce Temple, leur future tour de contrôle multidimensionnel.
Un monde scénarisé ?
En conclusion, Greg Carlwood s’interroge: «Ces coïncidences, ces synchronicités, que nous disent-elles? Sont-elles le fruit du hasard, le signe d’une réalité consciente, ou les traces d’une mise en scène globale? Peut-être que la réalité n’est pas écrite par le hasard, mais par une forme d’intelligence qui se manifeste à travers la fiction», conclut-il.
L’entretien entre Richard Willett et Greg Carlwood laisse le sentiment d’un monde où la frontière entre mythe, manipulation et métaphysique devient poreuse. Il ne s’agit pas tant de croire ou non à ces théories, que de reconnaître combien notre époque se façonne dans l’imaginaire du contrôle et dans le contrôle de l’imaginaire. Peut-être, comme le suggère en filigrane Richard Willett, que l’enjeu ultime de l’humanité n’est pas de conquérir l’éternité mais de retrouver le sens du sacré avant qu’il ne soit remplacé par son imitation numérique.
«Ils veulent vivre éternellement, dit Willett. Mais ce n’est pas l’immortalité, c’est la stagnation. La vraie vie, c’est le mouvement, la transformation. Et le seul moyen d’échapper au jugement, c’est d’aimer.»